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INTERVENTION DE MADAME LA MINISTRE ALLAHOURY AMINATA A LA 66ème SESSION DE LA CONDITION DE LA FEMME, NEW YORK, MARS 2022

Monsieur le Président,

Mesdames, Messieurs,

 

C’est un plaisir pour moi de participer à cette 66ième session de la Commission de l’ONU sur le Statut de la Femme (CSW) ce d’autant plus qu’il traite d’un thème qui nous préoccupe à plus d’un titre.

En effet, M. le Président, je viens du Niger, un pays situé au cœur du Sahel. Dans cette région, plus qu’ailleurs dans le monde, les changements climatiques soulèvent les problèmes de démographie, de pauvreté et de l’égalité du genre dans la gestion des questions environnementales. Le changement climatique est également un problème de développement humain car il menace les libertés humaines et la préservation de la paix sociale. Au Sahel, nous vivons depuis une dizaine d’années une situation de conflit armé exacerbé par les effets des changements climatiques. Les femmes et les enfants du fait de leur vulnérabilité en sont les premières victimes (absence de services sociaux de base, attaques meurtrières et enlèvements ciblant les femmes et les jeunes filles, violences basées sur le genre, vols et extorsion de biens, etc.).

 

Monsieur le Président

Mesdames et Messieurs

 

Les conséquences des crises multiples, le changement climatique en particulier, rendent plus évidents le besoin de nouveaux paradigmes.

Dans les pays en développement les femmes assurent les besoins alimentaires quotidiens, les soins de santé et l’éducation des familles, ceci malgré leur faible statut social et économique basé sur les discriminations (contraintes liées aux pesanteurs socio-culturels défavorables à la pleine émancipation des femmes).

Quand bien même la plupart des pays africains ont adhéré et/ou ratifié différents instruments juridiques en matière des droits humains et ceux spécifiques des femmes : CEDEF, Plateforme d’Action de Beijing, Protocole de Maputo relatifs aux droits des femmes en Afrique, Déclaration solennelle sur l’Egalite entre les sexes de l’Union Africaine, les Objectifs de Développement Durable (ODD), l'Éducation Pour Tous (EPT) et le programme des Nations Unies pour le développement humain, social, économique, culturel et environnemental durables, les femmes souffrent toujours de discriminations et ont un accès limité aux ressources.

En conséquence, les femmes ont moins de temps pour s’occuper de leurs responsabilités domestiques, gagner de l'argent, faire de la politique ou d'autres activités publiques, apprendre à lire ou acquérir d'autres compétences, ou simplement se reposer. Ce sont donc les femmes et les filles qui supportent l’essentiel des conséquences des changements climatiques.

Par conséquent, il conviendrait que les intérêts des femmes soient davantage pris en compte dans les politiques de développement durable et que les négociations internationales sur le climat traitent également des impacts différenciés du changement climatique sur les femmes et les hommes et de structurer les stratégies et les outils qui intègrent les femmes en tant qu’actrices du développement durable.

Monsieur le Président

Mesdames et Messieurs

Le Gouvernement du Niger, sous la conduite du Président de la République SEM Bazoum Mohamed, a fait des efforts substantiels pour la prise en compte des intérêts des femmes dans les politiques de développement et d’adaptation aux changements climatiques, on peut ainsi citer entre autres :

  • Les Plans de Développement Économique et Social (PDES) 2017-2021 et 2022-2026 qui ciblent la réduction des inégalités entre hommes et femmes comme un des principaux défis que le pays doit relever pour assurer sa transformation économique et sociale ;
  • L’Initiative trois N : les Nigériens Nourrissent les Nigériens, qui vise à lutter contre la faim et la pauvreté tout en augmentant la résilience des populations aux changements climatiques. Les groupes cibles prioritaires de cette Initiative sont les ménages et personnes vulnérables notamment les femmes et les enfants ;
  • La Stratégie et le Plan National d’Adaptation face aux changements climatiques dans le secteur Agricole, dont les programmes et sous-programmes d’actions sont mises en œuvre selon une approche sensible au genre ;
  • La Politique Nationale de Genre (PNG) révisée en 2017 pour intégrer les nouveaux défis liés aux questions de l’environnement et du développement durable dont l’axe 3 est : « Autonomisation économique et croissance inclusive en lien avec la gestion durable de l’environnement, la gestion des risques de catastrophes, les migrations et les urgences humanitaires ».

Mesdames et Messieurs

Je terminerai mon allocution avec l’espoir que de nos travaux sortiront des conclusions concertées et consensuelles qui permettront des avancées importantes dans l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles dans le cadre des politiques et programmes relatifs au changement climatique, à l’environnement et à la réduction des risques de catastrophes.

Je vous remercie. 



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