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Communication de Madame la Ministre Allahoury Aminata à la rencontre de Haut niveau de l’U A par visioconférence depuis New York

Comment les catastrophes naturelles exposent les filles à un risque plus élevé de mariages précoces et d’autres pratiques néfastes?

Le changement climatique

Le changement climatique est un phénomène mondial qui n’épargne aucun pays. Pour le Gouvernement du Niger, le changement climatique rend compte d’un changement considérable affectant l’état du Climat, pouvant être identifié en utilisant des tests statistiques et qui persiste pendant des décennies voire plus longtemps (Cartographie des Projets/Programmes intervenant dans l’adaptation au changement climatique au Niger – L’Horizon 2012–2024 (CNEDD, FAO/GEF)

Aperçu du changement climatique au Niger

  1. Niger est particulièrement touché par les effets du changement climatique se traduisant en général par :
  • L’augmentation des températures extrêmes
  • Des périodes de sécheresse
  • Des inondations
  • Des pertes et dommages considérables et mettant à rude épreuve la résilience des populations et de leurs systèmes de production.

 

Femmes, filles et changement climatique au Niger

  1. femmes qui constituent une importante frange de la population agricole, piliers des systèmes de productions agricoles dans nos pays, sont les plus sensibles aux impacts des changements climatiques.
  1. quotidien, ce sont elles qui vont chercher du bois, puiser de l’eau. les sécheresses à répétition et la pluviométrie fluctuante rendent leurs tâches encore plus pénibles, car les points d’eau se tarissent et le bois se fait rare. Elles doivent donc marcher encore plus.
  1. femmes et les filles subissent les plus forts impacts de la crise climatique, car celle-ci amplifie les inégalités existantes entre les sexes et met la vie et les moyens de subsistance des femmes en danger.
  2. femmes sont plus pauvres que les hommes et plus dépendantes de l’agriculture. Quand les aléas climatiques détruisent les récoltes, elles perdent leur pouvoir d’achat. Le changement climatique aggrave les inégalités déjà fortes. D’où l’urgence d’instaurer une justice climatique qui prend en compte le genre (Kumba Kane, le monde diplomatique, 31 octobre 2021).
  3. problèmes induits par le changement climatique s’ajoutent aux inégalités en matière d’accès à l’éducation, à la formation, à la santé, à l’emploi, à l’information, à la terre et à la prise de décision. Les femmes dépendent davantage des ressources naturelles et assurent une responsabilité disproportionnée dans l'obtention de la nourriture et de l'eau.
  1. sont majoritairement les femmes qui assurent la commercialisation des produits maraîchers, s’occupent du petit bétail ainsi que de la commercialisation des sous-produits de l’élevage. Dans les zones les plus touchées par les impacts négatifs des changements climatiques, ce sont les femmes qui jouent le rôle de chef de ménage, en l’absence des maris partis en exode rural.

Changement et pratiques néfastes : le cas des mariages précoces au Niger.

  1. changement climatique met en péril les modes de vie et de production des communautés. Il exacerbe les risques auxquels sont exposés les femmes et les filles ainsi que la fragilité des groupes vulnérables.
  2. communautés les plus exposées aux inondations, aux variations de température et aux catastrophes naturelles sont celles qui ont des taux élevés de mariage d'enfants. Selon l’indice mondial de risques climatiques le manque de ressources causé par le réchauffement climatique inciterait au mariage précoce. La pauvreté et la dégradation de l’environnement sont étroitement liées.
  3. changement climatique peut inciter les familles à marier leurs filles jeunes  pour avoir moins de bouches à nourrir. mariage peut aussi être considéré comme un facteur d’ascension sociale et d’amélioration de la vie de l’enfant.
  • Le système éducatif et les infrastructures de santé et les services sociaux sont également mis.es en péril dans les conditions extrêmes.
  • Les zones rurales qui présentent des taux plus élevés de mariages d'enfants manquent souvent de services sociaux qui pourraient les protéger. Dans ce contexte, les normes de genre restrictives qui en encouragent les mariages précoces se renforcent.
  • De nombreuses familles considèrent le mariage des enfants comme un moyen de renforcer la solidarité communautaire et de subvenir à leurs besoins en cas de pénurie alimentaire et d'urgence climatique.
  • La pauvreté relative n'est pas le principal promoteur du mariage des enfants, car les taux de mariage des enfants sont élevés dans la plupart des classes économiques.
  • Le mariage des enfants est pratiqué dans la plupart des groupes ethniques et a tendance à être regroupé géographiquement (Mariage d’enfants, précoce et forcé : une analyse d’économie politique du Niger, iris group, 2020)

 

Action gouvernementale pour renforcer la résilience face au changement climatique et accélérer la lutte pour éliminer les mariages précoces au Niger.

Agriculture et sécurité alimentaire : L’initiative 3N  « les Nigériens Nourrissent les Nigériens »,

  • Selon un approche inclusive et sensible au genre l’initiative 3N a été mise en place dans l’optique de contribuer à la réduction de la récurrence et de l’ampleur des crises alimentaires et des catastrophes
  • Les groupes cibles prioritaires sont les ménages et personnes vulnérables notamment : les femmes cheffes de ménages, les femmes enceintes ou allaitantes, les nourrissons et enfants de moins de deux ans, les enfants de moins de cinq ans souffrant de malnutrition aiguë et les personnes souffrant de maladies chroniques, les paysans sans terre, les petits producteurs et éleveurs, les jeunes sans emploi

 

Lutte pour éliminer le mariage des enfants : Le Plan stratégique pour mettre fin au mariage des enfants 2019-2021

Le plan vise à mettre fin au mariage des enfants par :

  •  l’autonomisation économique des filles;
  • la recherche d’alternatives au  mariage;
  • la création d’un front social contre le mariage des enfants.

Autonomisation et compétences de vies : Initiative pour les Adolescentes du Niger « ILLIMIN »

  • L’Initiative pour les Adolescentes du Niger « ILLIMIN » mise en place pour contribuer à réduire les mariages d’enfants et à retarder les grossesses précoces afin de catalyser la réalisation du dividende démographique au Niger.
  • L’initiative a encadré plus de 100 000 adolescentes, âgées de 10-19 ans déscolarisées et non scolarisées, mariées et non mariées afin qu’elles puissent acquérir les habilités nécessaires au retardement du mariage des enfants et des grossesses précoces pour réaliser leur plein potentiel.

 

Egale accès à l’éducation : protection et de l’accompagnement de la jeune fille en cours de scolarité

  1. Le Gouvernement du Niger a pris des mesures pour assurer à tous les enfants en âge d’être scolarisés le droit à la protection, au soutien et à l’accompagnement. Il met en œuvre des mesures d’Accompagnement et de Protection de l’enfant (jeune fille et garçon) pour garantir une meilleure instruction, la santé et la sécurité conformément aux textes en vigueur.
  2. Le Gouvernement intervient pour corriger les inégalités socioculturelles dont est victime la jeune fille en cours de scolarité en lui garantissant avec ses partenaires, un accompagnement matériel ou financier ( kits scolaires bourses aux meilleures élèves filles, aux filles mères, célibataires scolarisées, aides matériels et financières aux parents pauvres etc.)

 

La situation s’améliore : l’enquête nationale sur la fécondité et la mortalité des enfants de moins de cinq ans (ENAFEME 2021)

Les résultats préliminaires de l’ENAFEME 2021 indiquent que le Niger a fait des progrès importants au cours de la dernière décennie, 2012-2021.

  • Le taux de mariage précoce au Niger est passé de 76,3% en 2012, à 65% en 2021
  • Entre 2012 et 2021, la fécondité des femmes nigériennes a baissé de manière significative, l’Indice Synthétique de Fécondité(ISF) passant de 7,6 enfants en moyenne par femme en 2012 à 6,2 enfants en moyenne par femme en 2021, soit une baisse de 18%.
  • La baisse de la fécondité est plus importante en milieu rural (ISF de 8,1 enfants en 2012 contre 6,5 en 2021, soit une baisse de 20%) qu’en milieu urbain (ISF de 5,6 enfants en 2012 contre 5,0 en 2021, soit une baisse de 11%).
  • La  baisse importante de la fécondité des adolescentes qui est passée de 39,3 % en 2006 à 40,4% en 2012, puis à 24,7% en 2021

 



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